La planification successorale doit pouvoir fonctionner en cas de multi-résidences

28 mai 2024

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Au cœur de Vigifinance, une approche de proximité en matière de gouvernance familiale, d’enjeux internationaux et de philanthropie.

« Les familles souhaitent de plus en plus redonner et s’engager à travers des fondations et des fonds de dotation »

Entretien avec Gwenaelle Laizé, responsable ingénierie patrimoniale et Noémie de Bartillat, responsable finance et conformité du multifamily office parisien.

DÉCIDEURS. Comment est né Vigifinance ?

Noémie de Bartillat. Vigifinance a été fondé en 2010 par deux familles, avec un axe initial sur le conseil en investissements financiers. Le service a été étendu progressivement jusqu’en 2017 aux « friends and family », avec dix familles accompagnées. Un changement de stratégie a alors été amorcé avec une volonté de développement d’une offre plus complète.

Un pôle d’ingénierie patrimoniale et un family office ont ainsi été mis en place, et nous avons obtenu l’agrément AMF de société de gestion de portefeuille. Nous accompagnons une quinzaine de familles, dont beaucoup sont représentées par des femmes.

Quelles sont vos spécificités ?

N. de B. Notre équipe pluridisciplinaire permet de disposer de toutes les compétences en interne, de répondre aux demandes des clients et d’offrir un accompagnement sur mesure à un cercle restreint de grands investisseurs. Par ailleurs, ce service est le même que celui dont bénéficient les associés fondateurs, gage d’un véritable alignement d’intérêts.

Gwenaelle Laizé. Nous couvrons l’ensemble des besoins des clients sur plusieurs générations, que ce soit le family office, la gouvernance, les aspects financier, juridique, fiscal, réglementaire et back-office. Nous travaillons en étroite collaboration avec les conseils des familles : notaires, avocats, experts comptables et banquiers privés.

Comment aidez-vous les familles à naviguer dans un contexte international ?

G. L. Il faut avant tout analyser la structure familiale et s’assurer que toute la planification successorale élaborée et les sociétés holding créées soient cohérentes avec leurs objectifs et fonctionnent en cas de déménagement ou d’investissement à l’étranger.

Prenons le cas concret de résidents américains, belges et français détenant des actifs financiers et immobiliers dans ces trois pays. Lors de la succession d’un résident américain ayant des actifs en France et la relocalisation en Europe de son épouse française, notre rôle a été de mettre en place une planification successorale en amont de ce retour, puis d’organiser la transmission future des actifs à des résidents en France et en Belgique pour les générations suivantes.

Y a-t-il une structuration commune à toutes les familles ?

G. L. Il n’existe pas de schéma standard. La fortune de certaines familles a été constituée au fil du temps, quand celle des autres l’a été plus récemment grâce à l’entrepreneuriat.

Nous vérifions que les stratégies mises en place dans le passé sont toujours cohérentes et en adéquation avec leur organisation familiale actuelle, les règles juridiques et fiscales ayant pu évoluer dans le temps. Toutefois, la holding demeure un véhicule d’investissement relativement commun puisqu’elle permet de gérer efficacement un patrimoine dans une fiscalité contrôlée. En particulier, l’assurance-vie luxembourgeoise offre une grande diversification d’investissements, ainsi qu’une neutralité fiscale appréciable, notamment en cas de multi-résidences.

Quelle est la place de la philanthropie chez vos clients ? Comment les accompagnez-vous ?

G. L. Les familles souhaitent de plus en plus redonner à la société et s’engager, à travers des fondations ou des fonds de dotation. Nous les aidons dans la structuration, en lien avec des notaires, puis dans les investissements en écho avec leurs valeurs et leurs objectifs d’impacts sociaux et environnementaux.

N. de B. Le changement que l’on observe entre les générations concerne la manière de placer l’argent. La nouvelle génération préfère majoritairement investir dans des actions en direct plutôt que dans des fonds.

D’autre part, le private equity les attire particulièrement. Enfin, leur sensibilité aux critères ESG est bien plus prononcée que celle de leurs aînés, spécialement chez les jeunes et chez les femmes.